Trainant sa réputation de vigilante movie très classique, Harry Brown(un nom stupéfiant pour un type qui fait cracher la poudre pour fumer du junkie) ne surprendra pas grand monde par son histoire totalement stéréotypée se déroulant sur les rails bien droits d’un des genres les plus vilipendés. Limpides mais aussi totalement prévisibles, les différents éléments de l’intrigue sont mis en place d’une manière efficace grâce à une structure solide. Portées par un score efficace, certaines scènes bénéficient de cadrages élégants et d’une interprétation tout en retenue offerte par un casting réussi dominé par un Michael Caine à la filmographie récente plutôt inégale (les calamiteux remakes de The Weather Man et du Limier, Les fils de l’Homme, les deux Batman, le pénible Inception) qui offre ici une prestation d’une agréable sobriété.
Cette première partie, qui se laisse suivre avec un réel plaisir, décrit donc le crépuscule d’un vieil homme fatigué qui vient de perdre sa femme et dont le seul ami qui lui reste nous fait part de son tourment et des humiliations qu’une bande de jeunes voyous à capuches lui infligent. Ces jeunes « hoodies » sont d’abord présentés du point de vue d’Harry Brown, souvent de sa fenêtre, comme une sorte de menace tout aussi lointaine que proche. S’il elle est d’abord vue comme sans visage et agressive, elle n’en demeure pas moins l’engeance du quartier déshérité qui l’a vu vivre et vieillir. Dans ce premier acte David Barber nous offre une poignée de scènes admirables... Comme par exemple ce travelling arrière dans un vestibule que la fumée envahit peu à peu, une scène muette, lente, suspendue, où la trivialité d’une mauvaise farce puérile laisse peu à peu la place à un ressentiment profondément tragique. Il y a aussi cette scène d’interrogatoire où se succèdent les jeunes meurtriers face à deux policiers dépassés d’une justesse saisissante, faisant éclater un clivage irrémédiable grâce à un montage alterné inspiré. Et puis il y a cette scène captivante où la jeune fliquette idéaliste cherche à déstabiliser le vieil homme bourru et qui tourne à l’avantage de ce dernier lors d’un exposé sur les échecs offrant au spectateur une astucieuse mise en abyme.
Hélas. Hélas, hélas… Toute la finesse de cette mise en place patiemment tricotée sera scrupuleusement piétinée lorsque le film et son protagoniste basculeront dans le vif du sujet. Suite à l’assassinat de l’ami d’Harry, on nous refourgue l’inévitable scène du personnage hanté par un douloureux passé qui le rattrape et qui va se décider à l’affronter. Là, seul sur son lit, il ouvre la vieille boite qui appartenait à l’homme qu’il était autrefois, celle remplie de souvenirs de l’armée… Là, sous la sempiternelle lettre de la petite fille disant à son papa qu’elle l’aime, Harry retrouve son couteau et dans le même temps le réalisateur perd lui toutes ses capacités. A partir de ce moment tout ce qui était finesse et élégance se transforme en une sorte de caricature balourde dont le sérieux de chaque instant pousse le film dans un grotesque absurde pour finir par patauger dans une sordide mélasse de connerie satisfaite.
Lorsqu’Harry décide de demander des comptes à la racaille, ce qui n’était alors qu’à peine esquissé s’incarne subitement dans un manichéisme absolu qui n’aura qu’un point de vue à sens unique à offrir, un point de vue simpliste et finalement très confortable sous l’apparence trompeuse d’un radicalisme rebelle et à contre courant. La description réaliste d’un quartier qui se meurt laisse place à un univers fantasmatique morbide totalement surréaliste et presqu’hors sujet.
La scène du dealer de flingues plonge enfin le spectateur dans le monde de la menace et offre un condensé de toute l’abjection humaine dans ce qu’elle a de plus dépravée : un salaud squelettique à l’apparence monstrueuse se regarde violer une junkie inconsciente sur une gigantesque et dispendieuse télé 16/9ème tout en s’offrant un shoot d’héro lors d’un deal ayant lieu dans un squat immonde dans lequel pousse une véritable forêt de weed. Ce qui est gênant, ce n’est pas forcément qu’un film parti comme une chronique très premier degré vire d’un coup au film d’horreur grand guignolesque, ce qui est gênant c’est surtout que par ce biais on ne cherche plus à nous faire comprendre quoique ce soit, on nous impose d’être aux côtés d’Harry et d’approuver ce qu’il fait. Harry ne se bat pas contre des hommes, bons ou mauvais, il se bat contre des monstres et, bien sûr, impossible d’avoir la moindre compassion pour des personnages présentés comme des animaux. Ces brutes droguées, ultraviolentes sont aussi et surtout irrécupérables comme l’expose clairement le réalisateur aux détours de deux dialogues : Le père du dealer est un caid, il suivra le même chemin et s’il a un gamin il en sera de même. Ces propos fatalistes tenus à la fois par le dealer et par un flic entérinent ce qu’on impose au spectateur, à savoir l’évidence de la justesse du combat d’Harry.
En passant on peut également remarquer que le seul dealer à être présenté avec de sérieuses fêlures (viols répétés de la part d’un des boss du trafic) sera abattu par ses potes après avoir été torturé par Brown. La sauvagerie des méchants est telle qu’au-delà de s’en prendre aux autres, ils n’hésitent pas à s’auto phagocyter. Dans le dispositif du film, ce point est loin d’être un hasard car là encore la tuerie perpétuée par Brown est vidé de sa substance et on peut tout à fait se demander si ses balles ne seraient tout simplement pas le catalyseur d’une issue à la fatalité évidente, incarnant par sa tranquillité et par son savoir faire toute la noblesse du devoir que la police ne sait ou ne peut s’occuper,
Harry Brown a servit dans l’armée et en est sorti bardé de médailles, après avoir sauvé une innocente junkie, il va donner l’argent volé au gang à l’église. Toutes ces valeurs traditionnelles, et bien sûr un entrainement en bonne et due forme hérité des marines, nous assurent qu’il saura être juste dans une croisade résolument nécessaire. Jamais, jusqu’au dénouement, il ne sortira du droit chemin de la mission qu’il s’est fixé et qu’il mènera à bien avec calme et détermination.
A l’orée du dernier acte, le film a déjà sombré, comme Harry, submergé par son propos misérable et plombé par une mise en scène ayant renié toutes les promesses de sa superbe introduction. La descente aux enfers, véritable pilier du film de vigilante s’applique ici au spectateur qui subira un dernier acte quasiment abstrait où il pourra s’amuser de constater que les notions les plus élémentaires de crédibilité sont foulées du pied avec un sérieux affligeant. La scène d’émeute qui ouvre ce dernier acte peine à impressionner le spectateur tellement elle est mal fichue. Les plans répétitifs, le manque flagrant de figurants policiers et la configuration aléatoire de l’ensemble condamnent une scène probablement voulue comme dantesque. De cette scène ratée, le spectateur est alors trimbalé vers un règlement de compte final sabordé par le manque d’implication évident causé par autant d’aberrations.
Au final, il aura suffit de distribuer une poignée de bastos dans quelques têtes pour que tout puisse rentrer dans l’Ordre. Le quartier n’était pourri que par la présence de quelques pommes gâtées, celles-ci chassées hors du panier la tarte promet d’être délicieuse. Tout le monde pourra en prendre une part et on oubliera les conditions de vie dégueulasses, le chômage et la paupérisation qui ont lessivé les couches populaires. Il s’agit simplement de ne pas oublier que les dealers pédophiles qui trafiquent des armes et des filles peuvent être sous votre nez sans que vous le sachiez. Pensez au barman de Harry…
La conclusion de ce film branlant est aussi douce qu’un contrôle de la BAC, aussi subtile comme du Charles Villeneuve. Harry est devenu une sorte de héros anonyme et jamais il ne s’agira de questionner le crime et son châtiment, la violence de l’un et celle de l’autre, pas plus qu’il n’y aura de réflexion sur les notions de vengeance ou de vigilantisme, ce film ne pose pas et ne se pose pas de questions, ni sur la drogue, ni sur la violence, ni sur la pauvreté, il affirme. Il impose le bien fondé d’une justice personnelle radicale par les moyens moralement douteux et narrativement paresseux du manichéisme et de la caricature. La complicité passive de la fliquette qui finit par approuver la démarche de Brown pose pourtant une question sur le film, finalement, peut on vraiment parler de meurtre lorsqu’on a enlevé toute humanité sur celui sur qu’on tire ?
Tout au long du film, Harry passe devant un tunnel qu’il choisit d’éviter, le dernier plan du film nous montre qu’il finit par le prendre, d’un air un peu mutin, satisfait, car Harry Brown ne s'est pas vengé qu'en son nom, à travers lui c'est la communauté silencieuse toute entière, toutes les veuves et tous les orphelins qui se sont vengés comme l'atteste l’un des derniers plan édifiant dévoilant une cité ensoleillée enfin pacifiée et où flânent de nouveau les mamans et leurs poussettes devant le spectacle joyeux de petits enfants qui s’ébrouent dans la bonne humeur. Et tant pis si c’est légèrement contradictoire avec les images précédentes où les rues étaient à feu et à sang sous le joug de dizaines d’incontrôlés.
Alors je veux bien qu’on ne prenne le film pour un divertissement couillu, pour un western moderne ou pour je ne sais pas quoi d’autre. Au-delà même de toutes considérations politiques ou morales, c’est d’une telle naïveté visuelle et d’une telle connerie qu’on en vient à rêver d’aller se balader de plateaux en salles de production, une arme à la main, semer du plomb pour que demain nos enfants et nos mamans ne se fassent plus insulter par de pareilles merdes et que le bonheur refleurisse dans le cœur des spectateurs. Et qu’il arrête aussi de pleuvoir quand on fait la queue…
Pire que le déjà bien crétin Death Sentence qui avait au moins la décence de se prendre un peu moins au sérieux, Harry Brown nous aura d’abord montré le meilleur pour nous offrir le pire, Harry Brown est un film d’action raté, une chronique sociale demeurée et un vigilante movie des plus simpliste qui n’aura jamais réussi à aller au-delà du cliché que n’importe qui peut se faire du genre.
Mais rassurez vous, on ne peut pas objectivement taxer le film de fasciste, le fascisme est une chose bien trop sérieuse et Harry Brownest bien trop ridicule pour se voir accoler une telle épithète.
Film de merde.
PS : Pour en savoir plus sur ce genre compliqué, trouble et typiquement américain, vous pouvez toujours vous reporter sur l’excellent, quoique trop court, livre du passionnant Fathi Beddiar « Tolérance Zéro, la justice expéditive au cinéma » aux éditions Bazaar.
Cette première partie, qui se laisse suivre avec un réel plaisir, décrit donc le crépuscule d’un vieil homme fatigué qui vient de perdre sa femme et dont le seul ami qui lui reste nous fait part de son tourment et des humiliations qu’une bande de jeunes voyous à capuches lui infligent. Ces jeunes « hoodies » sont d’abord présentés du point de vue d’Harry Brown, souvent de sa fenêtre, comme une sorte de menace tout aussi lointaine que proche. S’il elle est d’abord vue comme sans visage et agressive, elle n’en demeure pas moins l’engeance du quartier déshérité qui l’a vu vivre et vieillir. Dans ce premier acte David Barber nous offre une poignée de scènes admirables... Comme par exemple ce travelling arrière dans un vestibule que la fumée envahit peu à peu, une scène muette, lente, suspendue, où la trivialité d’une mauvaise farce puérile laisse peu à peu la place à un ressentiment profondément tragique. Il y a aussi cette scène d’interrogatoire où se succèdent les jeunes meurtriers face à deux policiers dépassés d’une justesse saisissante, faisant éclater un clivage irrémédiable grâce à un montage alterné inspiré. Et puis il y a cette scène captivante où la jeune fliquette idéaliste cherche à déstabiliser le vieil homme bourru et qui tourne à l’avantage de ce dernier lors d’un exposé sur les échecs offrant au spectateur une astucieuse mise en abyme.
Hélas. Hélas, hélas… Toute la finesse de cette mise en place patiemment tricotée sera scrupuleusement piétinée lorsque le film et son protagoniste basculeront dans le vif du sujet. Suite à l’assassinat de l’ami d’Harry, on nous refourgue l’inévitable scène du personnage hanté par un douloureux passé qui le rattrape et qui va se décider à l’affronter. Là, seul sur son lit, il ouvre la vieille boite qui appartenait à l’homme qu’il était autrefois, celle remplie de souvenirs de l’armée… Là, sous la sempiternelle lettre de la petite fille disant à son papa qu’elle l’aime, Harry retrouve son couteau et dans le même temps le réalisateur perd lui toutes ses capacités. A partir de ce moment tout ce qui était finesse et élégance se transforme en une sorte de caricature balourde dont le sérieux de chaque instant pousse le film dans un grotesque absurde pour finir par patauger dans une sordide mélasse de connerie satisfaite.
Lorsqu’Harry décide de demander des comptes à la racaille, ce qui n’était alors qu’à peine esquissé s’incarne subitement dans un manichéisme absolu qui n’aura qu’un point de vue à sens unique à offrir, un point de vue simpliste et finalement très confortable sous l’apparence trompeuse d’un radicalisme rebelle et à contre courant. La description réaliste d’un quartier qui se meurt laisse place à un univers fantasmatique morbide totalement surréaliste et presqu’hors sujet.
La scène du dealer de flingues plonge enfin le spectateur dans le monde de la menace et offre un condensé de toute l’abjection humaine dans ce qu’elle a de plus dépravée : un salaud squelettique à l’apparence monstrueuse se regarde violer une junkie inconsciente sur une gigantesque et dispendieuse télé 16/9ème tout en s’offrant un shoot d’héro lors d’un deal ayant lieu dans un squat immonde dans lequel pousse une véritable forêt de weed. Ce qui est gênant, ce n’est pas forcément qu’un film parti comme une chronique très premier degré vire d’un coup au film d’horreur grand guignolesque, ce qui est gênant c’est surtout que par ce biais on ne cherche plus à nous faire comprendre quoique ce soit, on nous impose d’être aux côtés d’Harry et d’approuver ce qu’il fait. Harry ne se bat pas contre des hommes, bons ou mauvais, il se bat contre des monstres et, bien sûr, impossible d’avoir la moindre compassion pour des personnages présentés comme des animaux. Ces brutes droguées, ultraviolentes sont aussi et surtout irrécupérables comme l’expose clairement le réalisateur aux détours de deux dialogues : Le père du dealer est un caid, il suivra le même chemin et s’il a un gamin il en sera de même. Ces propos fatalistes tenus à la fois par le dealer et par un flic entérinent ce qu’on impose au spectateur, à savoir l’évidence de la justesse du combat d’Harry.
En passant on peut également remarquer que le seul dealer à être présenté avec de sérieuses fêlures (viols répétés de la part d’un des boss du trafic) sera abattu par ses potes après avoir été torturé par Brown. La sauvagerie des méchants est telle qu’au-delà de s’en prendre aux autres, ils n’hésitent pas à s’auto phagocyter. Dans le dispositif du film, ce point est loin d’être un hasard car là encore la tuerie perpétuée par Brown est vidé de sa substance et on peut tout à fait se demander si ses balles ne seraient tout simplement pas le catalyseur d’une issue à la fatalité évidente, incarnant par sa tranquillité et par son savoir faire toute la noblesse du devoir que la police ne sait ou ne peut s’occuper,
Harry Brown a servit dans l’armée et en est sorti bardé de médailles, après avoir sauvé une innocente junkie, il va donner l’argent volé au gang à l’église. Toutes ces valeurs traditionnelles, et bien sûr un entrainement en bonne et due forme hérité des marines, nous assurent qu’il saura être juste dans une croisade résolument nécessaire. Jamais, jusqu’au dénouement, il ne sortira du droit chemin de la mission qu’il s’est fixé et qu’il mènera à bien avec calme et détermination.
A l’orée du dernier acte, le film a déjà sombré, comme Harry, submergé par son propos misérable et plombé par une mise en scène ayant renié toutes les promesses de sa superbe introduction. La descente aux enfers, véritable pilier du film de vigilante s’applique ici au spectateur qui subira un dernier acte quasiment abstrait où il pourra s’amuser de constater que les notions les plus élémentaires de crédibilité sont foulées du pied avec un sérieux affligeant. La scène d’émeute qui ouvre ce dernier acte peine à impressionner le spectateur tellement elle est mal fichue. Les plans répétitifs, le manque flagrant de figurants policiers et la configuration aléatoire de l’ensemble condamnent une scène probablement voulue comme dantesque. De cette scène ratée, le spectateur est alors trimbalé vers un règlement de compte final sabordé par le manque d’implication évident causé par autant d’aberrations.
Au final, il aura suffit de distribuer une poignée de bastos dans quelques têtes pour que tout puisse rentrer dans l’Ordre. Le quartier n’était pourri que par la présence de quelques pommes gâtées, celles-ci chassées hors du panier la tarte promet d’être délicieuse. Tout le monde pourra en prendre une part et on oubliera les conditions de vie dégueulasses, le chômage et la paupérisation qui ont lessivé les couches populaires. Il s’agit simplement de ne pas oublier que les dealers pédophiles qui trafiquent des armes et des filles peuvent être sous votre nez sans que vous le sachiez. Pensez au barman de Harry…
La conclusion de ce film branlant est aussi douce qu’un contrôle de la BAC, aussi subtile comme du Charles Villeneuve. Harry est devenu une sorte de héros anonyme et jamais il ne s’agira de questionner le crime et son châtiment, la violence de l’un et celle de l’autre, pas plus qu’il n’y aura de réflexion sur les notions de vengeance ou de vigilantisme, ce film ne pose pas et ne se pose pas de questions, ni sur la drogue, ni sur la violence, ni sur la pauvreté, il affirme. Il impose le bien fondé d’une justice personnelle radicale par les moyens moralement douteux et narrativement paresseux du manichéisme et de la caricature. La complicité passive de la fliquette qui finit par approuver la démarche de Brown pose pourtant une question sur le film, finalement, peut on vraiment parler de meurtre lorsqu’on a enlevé toute humanité sur celui sur qu’on tire ?
Tout au long du film, Harry passe devant un tunnel qu’il choisit d’éviter, le dernier plan du film nous montre qu’il finit par le prendre, d’un air un peu mutin, satisfait, car Harry Brown ne s'est pas vengé qu'en son nom, à travers lui c'est la communauté silencieuse toute entière, toutes les veuves et tous les orphelins qui se sont vengés comme l'atteste l’un des derniers plan édifiant dévoilant une cité ensoleillée enfin pacifiée et où flânent de nouveau les mamans et leurs poussettes devant le spectacle joyeux de petits enfants qui s’ébrouent dans la bonne humeur. Et tant pis si c’est légèrement contradictoire avec les images précédentes où les rues étaient à feu et à sang sous le joug de dizaines d’incontrôlés.
Alors je veux bien qu’on ne prenne le film pour un divertissement couillu, pour un western moderne ou pour je ne sais pas quoi d’autre. Au-delà même de toutes considérations politiques ou morales, c’est d’une telle naïveté visuelle et d’une telle connerie qu’on en vient à rêver d’aller se balader de plateaux en salles de production, une arme à la main, semer du plomb pour que demain nos enfants et nos mamans ne se fassent plus insulter par de pareilles merdes et que le bonheur refleurisse dans le cœur des spectateurs. Et qu’il arrête aussi de pleuvoir quand on fait la queue…
Pire que le déjà bien crétin Death Sentence qui avait au moins la décence de se prendre un peu moins au sérieux, Harry Brown nous aura d’abord montré le meilleur pour nous offrir le pire, Harry Brown est un film d’action raté, une chronique sociale demeurée et un vigilante movie des plus simpliste qui n’aura jamais réussi à aller au-delà du cliché que n’importe qui peut se faire du genre.
Mais rassurez vous, on ne peut pas objectivement taxer le film de fasciste, le fascisme est une chose bien trop sérieuse et Harry Brownest bien trop ridicule pour se voir accoler une telle épithète.
Film de merde.
PS : Pour en savoir plus sur ce genre compliqué, trouble et typiquement américain, vous pouvez toujours vous reporter sur l’excellent, quoique trop court, livre du passionnant Fathi Beddiar « Tolérance Zéro, la justice expéditive au cinéma » aux éditions Bazaar.
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